Cette stratégie globale doit rendre notre pays durablement plus attractif pour la main-d’œuvre qui fait actuellement défaut. Notre prospérité future n’a rien d’évident et dépendra des compétences présentes sur notre sol et engagées dans un projet partagé. Pour réussir, nous devons agir sur le levier de la formation des salariés, tout en permettant aux entreprises d’attirer les nouveaux talents dont elles vont avoir besoin à l’avenir. Ainsi, pour l’UEL, la priorité sera la capacité de notre pays à attirer, former et mobiliser les talents de demain. Une organisation plus flexible du travail, plutôt qu’une réduction générale du temps de travail, peut compléter cette stratégie, au bénéfice de toutes les parties concernées.
Autre condition de réussite : cette stratégie devra favoriser la mobilisation de capitaux privés, en plus des fonds publics investis par l’État, pour soutenir les investissements des entreprises dans l’innovation et la double transition digitale et environnementale.
L’adaptation de la politique fiscale à court et moyen termes constitue un levier incontournable en vue de la réalisation de cette stratégie.
Pour les salariés, la problématique du logement reste centrale : le coût élevé et le manque de logements font que les gens s’éloignent du territoire – voire refusent d’y venir – ce qui entraîne les problèmes de mobilité et de recrutement auxquels le pays fait face aujourd’hui. En outre, dans le contexte actuel, la question du maintien du pouvoir d’achat est également au cœur des préoccupations. Pour éviter une spirale inflationniste d’augmentation des salaires, la politique fiscale pourrait redonner de l’oxygène aux salariés.
Pour les entreprises, outre la guerre des talents, la compétitivité passe également par la maîtrise du coût fiscal global de leurs investissements. Qui dit innovation ou transition digitale et environnementale, dit lever des fonds, investir en infrastructures et compétences, tout en restant profitable afin de réinvestir dans l’économie locale.
Une modernisation du cadre fiscal est donc impérative pour répondre à ces différents défis et besoins et, ainsi, conserver la compétitivité et l’attractivité du pays tant pour les entreprises investissant dans des domaines stratégiques que vis-à-vis des profils clefs.
L’évolution du cadre fiscal européen et international crée par ailleurs une complexité supplémentaire et une insécurité juridique croissante pour les contribuables. Ceci est un frein non seulement au développement économique des acteurs locaux, mais également à l’attractivité du Luxembourg pour les investisseurs internationaux. Pour ces derniers, le Luxembourg doit démontrer qu’il s’engage toujours à développer une place financière forte qui bénéficie d’un cadre fiscal clair et stable, en ligne avec les standards internationaux.
A l’UEL, nous travaillons main dans la main avec tous les acteurs engagés pour l’avenir du pays, aux premiers rangs desquels figurent la FEDIL et ses membres. Aujourd’hui nous souhaitons participer au débat en nous montrant force de proposition pour soutenir une économie prospère, inclusive et durable.
Nous pensons qu’il est primordial pour notre pays d’agir pour soutenir les « talents durables » et donc d’avoir une vision holistique des actions qui doivent être mises en œuvre pour une croissance pérenne et qualitative. Cette croissance passe par le maintien de nos recettes fiscales, fondées sur la compétitivité du pays pour tous les acteurs de la vie économique. Historiquement, notre fiscalité efficace a également permis de financer nos prestations sociales avec un niveau relativement bas de cotisations sociales. Il est urgent de renouer avec ce pragmatisme fiscal, en prenant sans tarder des mesures adaptées.
Le monde de demain se dessine dès maintenant : sortons vite nos crayons pour faire œuvre commune !