Système de pension : le paradoxe d’un système excédentaire aujourd’hui mais insoutenable à terme

05.07.2022

POSITIONS ET OPINIONS DE L’UEL

Adoptant une vue de durabilité, l’UEL s’interroge sur la soutenabilité du régime général d’assurance pension. Pour l’UEL, il est du devoir des responsables politiques et des partenaires sociaux d’œuvrer pour le maintien  d’un système de pensions qui protège et soit équitable non seulement pour les personnes profitant de la retraite actuellement, mais également pour les générations futures.

Il s’agit aussi d’une thématique majeure pour l’attractivité des talents et la rentabilité des entreprises sachant que les cotisations sociales constituent l’un des derniers avantages de compétitivité-coût des entreprises luxembourgeoises. Et les cotisations de pensions représentent avec 16% du salaire brut (part salariale et part patronale), de loin la plus grande partie des charges sociales. Voilà aussi pourquoi l’UEL s’oppose à toute hausse des cotisations sociales. Rappelons aussi que le système de pension est fortement fiscalisé puisqu’environ 2 milliards EUR d’impôts (représentant un tiers du financement total) sont consacrés chaque année au financement du régime général d’assurance pension.

C’est dans cette perspective que l’UEL a analysé avec attention le nouveau bilan technique du régime général d’assurance pension publié en avril dernier par l’Inspection Générale de la Sécurité sociale (IGSS). Au vu des réserves du régime général (+ de 24 milliards EUR gérés par le Fonds de compensation), ce Gouvernement et le prochain pourraient ne pas devoir prendre des mesures pour respecter la loi (le taux actuel de 24% étant suffisant pour que la réserve soit supérieure à 1,5 le niveau des prestations pendant toute la prochaine période de couverture, soit jusqu’en 2033).

Pour autant, ce rapport a le mérite de confirmer les problèmes à moyen terme (système déficitaire dès 2027) et à long terme (épuisement des réserves en 2047), le tout en « espérant » pouvoir accueillir plus de 100.000 nouveaux frontaliers au cours des 20 prochaines années.

Puisque la problématique de la soutenabilité du système général d’assurance pension est connue et reconnue (d’ailleurs également par toutes les organisations internationales comme l’OCDE, le FMI ou la Commission européenne), la position de l’UEL est de ne pas attendre avant qu’il ne soit trop tard pour agir.

La politique ne devrait pas reporter la patate chaude aux prochaines générations qui elles seront déjà confrontées aux problématiques d’une population vieillissante avec une marge de manœuvre beaucoup plus réduite. Rappelons que d’ici 2035, la population devrait compter plus de personnes âgées de 65 ans que de jeunes en-dessous de 19 ans. Et d’ici 2050, plus d’un résident sur quatre devrait alors avoir plus de 65 ans.

Finalement, il s’agit plus globalement d’une question sociétale puisque la croissance extensive sur laquelle repose le système général d’assurance pension continuera à entraîner de nombreux défis comme le logement, la mobilité et la cohésion sociale.